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La formation comme quatrième pilier

En tant que centre de compétence pour la formation et le travail, la Société suisse des employés de commerce poursuit une politique sociale et économique orientée vers l'avenir, qui profite à tou-te-s les professionnel-le-s. Elle considère que la formation professionnelle initiale et continue doit être reconnue et soutenue au titre de «quatrième pilier» de la prévoyance professionnelle.

Le changement structurel a bouleversé profondément et très rapidement les profils professionnels dans le domaine des prestations de service: les tâches routinières disparaissent, alors que la part du travail intellectuel augmente. Si, par le passé, il était possible de suivre aisément l’évolution technologique et d’apprendre de nouvelles applications au cours de sa carrière, des profils professionnels entiers disparaissent aujourd’hui en l’espace de quelques années. Ces changements sont dus à la numérisation et aux nouvelles activités et modèles commerciaux qui en découlent. Du fait de l’augmentation de l’espérance de vie de la population, il est également évident qu’une personne qui vit plus longtemps doit épargner davantage pour ses vieux jours ou travailler plus longtemps. Ainsi, pour une carrière professionnelle plus longue et plus exigeante en termes de connaissances, de nouvelles compétences sont nécessaires afin de garantir l’employabilité.

«Upskilling» ou «Reskilling»

En ce qui concerne les activités à bas salaires ou peu qualifiées, il faut s’attendre à un grand changement d’ici une dizaine d’années. Les personnes concernées doivent donc se qualifier davantage, c’est-à-dire procéder à un upskilling car il y aura à l’avenir un réel besoin de professionnel-le-s plus qualifiés. Néanmoins, même les personnes hautement qualifiées sont confrontées à de nouveaux défis. Dans le cadre de leurs activités, des compétences supplémentaires sont requises, notamment des compétences sociales et cognitives. Les grandes entreprises, en particulier, investissent de plus en plus dans le développement de nouvelles compétences. Il n'est toutefois pas si simple d'identifier les compétences qui seront demandées à l'avenir, ni de les acquérir. Par ailleurs, tou-te-s les collaborateurs et collaboratrices n'ont pas la même facilité à s'orienter différemment. Pour Daniel Jositsch, président de la Société suisse des employés de commerce, le constat est clair: «Le maintien de l'employabilité doit être l'objectif commun tant des employeurs que des employées et employés.»

«L’employabilité ne doit pas se heurter à un problème de ressources»

Le système actuel de formation des adultes en Suisse est certes étendu et complet. Il n'est toutefois pas à la portée de toutes les personnes actives de façon égale. «La loi sur la formation continue repose sur le principe de subsidiarité.» explique Daniel Jositsch. «Cela signifie que la responsabilité individuelle des personnes actives prime, suivie de celle de l’employeur, et seulement en dernier lieu de celle des pouvoirs publics. En d’autres termes, les connaissances, la volonté et les incitations font parfois défaut, tant du côté du personnel que des employeurs, en particulier pour les personnes peu qualifiées ou travaillant à temps partiel et les collaboratrices et collaborateurs plus âgé-e-s.» Souvent, les ressources en temps et en argent manquent également. Ce sont surtout les personnes actives peu qualifiées ou ayant des obligations familiales qui indiquent ne pas avoir assez de temps ou d’argent pour suivre une formation continue. Dans les PME, la question des ressources est également centrale. «Les bilans de compétences et les dispositifs de formation continue doivent être conçus de manière à ce que le maintien de l’employabilité ne se heurte pas à un problème de ressources.» insiste Daniel Jositsch. Par ailleurs, la priorité doit être donnée aux professionnel-le-s touché-e-s par les changements structurels. Et les indépendant-e-s ne doivent pas être laissé-e-s de côté.

Ainsi, en plus des trois piliers existants dans le système de prévoyance suisse, un quatrième pilier est nécessaire qui considère la formation comme une condition préalable pour se qualifier encore et toujours, encourager l'agilité et la motivation et pour s'adapter à de nouvelles conditions, tant sur le plan privé que dans la vie professionnelle. Seule une formation initiale et continue ciblée parvient à protéger à long terme contre le chômage et permet d'exercer une activité professionnelle aussi longtemps que souhaité et nécessaire.

Le «quatrième pilier» de la prévoyance professionnelle est un dossier géré par l'alliance politique de la Société suisse des employés de commerce, la plateforme. En collaboration avec de nombreuses associations d’employés et associations professionnelles, la plateforme s'engage pour des professionnels forts et indépendants dans les métiers de service et de la connaissance.

Publié le: 3.2.2023

«Les bilans de compétences et les dispositifs de formation continue doivent être conçus de manière à ce que le maintien de l’employabilité ne se heurte pas à un problème de ressources.»
Daniel Jositsch, président de la Société suisse des employés de commerce

Auteur-trice

  • Emily Unser

    Director of Marketing & Communications, Société suisse des employés de commerce
    Responsable communication, la plateforme

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