Navigation par page & recherche
La fin du classique «métro-boulot-dodo»
Au cours des dernières années, de nombreux nouveaux modèles de travail sont apparus. Ce qui est frappant: la journée classique de huit heures devient de plus en plus rare. Le moteur de cette évolution est la numérisation, bien qu’une conception plus libre du travail était déjà envisagée à l’ère pré-numérique.
Le travail flexible – un glossaire
De nombreux employeurs proposent des modèles de travail flexibles et des conditions de travail attrayantes, afin d'attirer une main-d'œuvre hautement qualifiée. La flexibilité peut se décliner en différentes dimensions - temporelle, géographique et contractuelle.
Flexibilité temporelle
-
Un modèle de l’époque pré-numérique: les salariés doivent respecter les heures des périodes blocs imposées par leur employeur mais ils peuvent répartir librement leur temps de travail, à condition qu’ils respectent la durée obligatoire.
-
Les heures de travail à fournir sont réparties sur toute l’année. Le modèle est de plus en plus populaire auprès des employés, mais aussi des employeurs. Ils peuvent adapter en permanence les missions de travail au volume de commandes et équilibrer les fluctuations avec l’effectif existant.
-
Un poste est réparti entre deux ou plusieurs personnes dans la limite d’un certain taux de travail. Le topsharing fait référence à un poste de direction.
-
Les employés travaillent à moins de 100%. La réduction peut se faire par jour, par semaine, par mois, ou même sur toute une année. Le travail est fourni en continu ou par intervalles.
-
L’accent est mis sur l’atteinte des objectifs convenus et non sur la présence des employés. Le temps de travail n’est pas saisi. Les employés décident eux-mêmes du moment et de l’endroit où ils doivent faire leur travail.
-
La semaine de 4 jours consiste à répartir le temps de travail hebdomadaire sur quatre jours. Pour éviter que les collaborateurs-trices ne soient obligé-e-s de faire des journées de 12 heures et pour ne pas entrer en contradiction avec la réglementation sur la durée du repos, le temps de travail hebdomadaire est généralement réduit - sans diminution de salaire.
Flexibilité géographique
-
Les travailleurs indépendants ou les petites start-up travaillent ensemble dans des espaces de coworking. Ils bénéficient de l’infrastructure et du savoir-faire partagés avec les autres collaborateurs. L’appartenance est limitée dans le temps et elle est non contraignante.
-
Les employé-e-s bénéficient d'une flexibilité en termes de temps et de lieu (par exemple, lieux de travail flexibles, home office, travail en externe).
-
Le terme «home office» désigne le travail à domicile, en plus du travail au siège de l'entreprise, du travail en externe et du travail auprès de clients ou de partenaires.
-
Les employés effectuent une partie de leur travail en dehors de leur lieu de travail, par exemple en home office, dans le train sur le chemin du bureau ou dans un espace de coworking.
-
L'une des possibilités liées au travail à distance consiste à faire du trainoffice, c'est-à-dire travailler pendant un voyage en train. Le fait de travailler dans le train est souvent perçu comme motivant et productif. De bonnes idées surgissent et, avec un peu de chance, des possibilités de réseautage inédites.
-
Ce terme artificiel est une contraction des mots anglais «Work» (travail) et «Vacation» (vacances). Les gens se rendent dans une destination (de vacances) et travaillent à partir de là. La plupart du temps, les horaires ne sont pas fixes, ce qui permet de décider à quel moment on fait quoi. La découverte des environs et de nouvelles cultures n'en est pas pour autant négligée.
Flexibilité contractuelle
-
Missions que les employés exécutent sur ordre de l’employeur ou selon le volume de travail. Une distinction est faite entre le travail sur appel avec ou sans devoir de diligence.
-
Un crowdworker travaille n’importe où dans le monde et à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. Il obtient ses mandats via Internet de la part d’entreprises qui répartissent leurs projets et les attribuent sous forme de petites commandes.
-
Un freelance travaille de façon indépendante pour un ou plusieurs clients sur la base de mandats et ne conclut pas de contrat de travail avec eux. Les freelance assument seuls le risque économique et sont responsables de leurs propres contributions aux assurances et aux institutions de prévoyance.
-
Une plateforme en ligne met en relation les donneurs d’ordre et les mandataires; l’exploitant de la plateforme encaisse une commission. Les personnes qui exécutent les gig-jobs sont des travailleurs indépendants.
-
Il s’agit d’un emploi à durée déterminée, généralement par l’intermédiaire de prestataires de services du personnel, afin de pallier les pénuries de personnel ou d’absorber les fluctuations des commandes.
Flexibilisation du travail et GSE
En contexte de numérisation croissante, les employés ont toujours plus besoin de travailler indépendamment du lieu et de l’heure, aspirant ainsi à un équilibre flexible entre vie professionnelle et vie privée. Toutefois, une telle flexibilisation du travail, que ce soit au sein de l'entreprise qu'en télétravail, requiert également des mesures adéquates pour protéger les employé-e-s; conformément à la devise: «Je peux travailler toujours et partout. Mais je ne dois pas travailler toujours et partout.» Pour prévenir les risques psychosociaux, des accords clairs qui couvrent également le travail en dehors du lieu de travail jouent un rôle important. La fondation Promotion Santé Suisse, entre autres, encourage de telles mesures. A travers son label «Friendly Work Space», elle récompense les entreprises qui s'engagent tout particulièrement en faveur de la santé de leurs employé-e-s. À l'occasion de son 10e anniversaire (octobre 2019), Christian Zünd, CEO de la Société suisse des employés de commerce (2016-2023), a participé au colloque politique consacré aux environnements de travail du futur. Il explique dans l'interview son point de vue sur le rôle joué par la gestion de la santé en entreprise (GSE).
Travail à temps partiel
-
Avantages
- Une meilleure conciliation entre vie professionnelle et privée a des effets positifs sur la création de valeur pour l’entreprise. Les collaborateurs-trices sont moins stressé-e-s et donc plus motivé-e-s. Ils et elles bénéficient en outre d'un meilleur équilibre et sont en meilleure santé. De plus, la satisfaction au travail est source de créativité, de loyauté et d’efficacité.
- Il est possible de faire intervenir les employé-e-s à temps partiel de façon plus flexible, ce qui a un effet positif sur la répartition de la charge de travail au sein de l’entreprise.
- Pour les collaborateurs-trices plus âgé-e-s, le travail à temps partiel ou le job sharing peuvent faciliter la transition vers la retraite.
Inconvénients
- Les modèles de job sharing ou de travail à temps partiel requièrent une concertation et une coordination particulièrement bonnes au sein de l’équipe.
- Un modèle de travail à temps partiel peut entraîner une augmentation des frais administratifs et des coûts liés au poste de travail.
-
Avantages
- Un poste à temps partiel vous donne plus d’espace pour vos besoins d'ordre privé. En créant un meilleur équilibre entre le travail et la vie privée, vous pouvez vous concentrer pleinement sur vos missions professionnelles pendant votre temps de travail et être ainsi plus efficace.
- Le modèle du job sharing convient également bien aux postes de cadres, étant donné que deux personnes occupent ensemble un poste à temps complet. De cette manière il est possible de progresser professionnellement tout en travaillant à temps partiel.
Inconvénients
- Le travail à temps partiel entraîne également une réduction proportionnelle des revenus.
- La plupart du temps, le poste à temps partiel implique des frais de garde d’enfants par des tiers.
- Les personnes travaillant à temps partiel sont généralement défavorisées au niveau de la prévoyance vieillesse, plus particulièrement au niveau du 2e pilier (caisse de pension). L’assurance auprès d'une caisse de pension n’est obligatoire que lorsque le revenu annuel dépasse un certain montant. De nombreuses caisses de pension offrent cependant la possibilité de s'assurer aux employé-e-s à temps partiel présentant des revenus moins élevés. Conseil: Envisagez autant que possible la possibilité de payer des cotisations volontaires dans un pilier 3a ou auprès de votre caisse de pension. Si vous occupez plusieurs postes à temps partiel et que votre salaire atteint le montant annuel obligatoire, vous pouvez également demander que tous vos employeurs versent une cotisation à la caisse de pension. C’est votre droit.
-
Avant d’opter pour le travail à temps partiel, nous vous conseillons de réfléchir aux conséquences possibles à titre professionnel et privé. Mieux vous êtes informé-e et préparé-e, plus vous serez confiant-e et convaincant-e en présentant votre projet. Voici les points les plus importants:
- Vérifiez si votre employeur permet de travailler à temps partiel ou s'il propose d’autres modèles de travail.
- Définissez les besoins de votre famille. Les rôles, tels que vous vous les représentez vous et votre partenaire, sont-ils compatibles avec un poste à temps partiel?
- Comparez différents modèles de travail et leurs répercussions en termes de représentation des rôles et de garde d'enfants.
- Réfléchissez aux éventuelles conséquences en termes de formation continue et de progression de carrière.
- Réfléchissez à votre situation financière et demandez-vous si vous êtes prêt-e à renoncer à une partie de vos revenus. Tenez également compte des répercussions négatives au niveau des assurances sociales et de la prévoyance vieillesse.
- Prenez une décision provisoire en faveur d’un modèle de travail, établissez un budget réaliste et notez les avantages et les inconvénients du modèle en question.
- Vérifiez avec votre employeur ce qu'impliquerait un poste à temps partiel sur vos horaires de travail, votre fonction, vos possibilités de formation continue et de promotion ainsi que les répercussions en termes de prévoyance. De manière générale, les employé-e-s à temps partiel ont droit au même traitement et aux mêmes possibilités de promotion que les employé-e-s à plein temps.
- Si vous souhaitez/pouvez effectuer du job sharing, vous devez être conscient-e que vous devez tout partager avec votre partenaire professionnel-le: le travail en lui-même, mais aussi les connaissances, les informations et la marge de manœuvre. La communication, l’ouverture et la confiance deviendront les facteurs clés de votre coordination.
Examinez dans le détail les possibilités de garde d’enfants au sein de votre famille ou en externe, ainsi que les frais engendrés.
Le home office – un modèle d'avenir
Avec la crise du coronavirus, le home office a énormément gagné en importance. Comme modèle d'avenir fondé sur la flexibilité, il est particulièrement apprécié des personnes exerçant des métiers de services et de la connaissance qui peuvent travailler en tout lieu. Il présente de nombreux avantages conformes aux tendances du monde du travail 4.0: un meilleur équilibre entre le travail, la formation et la vie privée, plus de flexibilité, d'agilité et plus encore.
Afin de rendre le travail mobile viable à long terme et au-delà de la situation de crise actuelle, la Société des employés de commerce, avec son alliance politique «la plateforme», demande un flexibilisation de l'actuelle loi sur le travail ainsi que des accords plus précis entre employeurs et employé-e-s (notamment pour la réglementation des temps de travail et de repos, la joignabilité ou la mise à disposition et l'indemnisation des infrastructures nécessaires). Le travail à domicile doit être possible, mais pas aux dépens des employé-e-s. La protection de la santé en cas de travail à l'extérieur de l'entreprise, la prévention des risques psychosociaux et la cohésion d'équipe doivent être prises en compte de manière appropriée.
Liens & téléchargements
Contact
-
Politique
Société suisse des employés de commerce