«Les commissions extraparlementaires, les organes de surveillance et les consultations des partenaires sociaux se prêtent bien à l'obtention d'informations précoces sur les affaires politiques importantes et à la participation à leur conception avant le processus parlementaire», explique Daniel Jositsch, président de la Société des employés de commerce. «La politique du marché du travail et les assurances sociales sont précisément des domaines où l'on pose des jalons importants pour les professionnel-le-s.» Or, bien que le même nombre de personnes actives (16%) soit membre d'un syndicat que d'une association d'employé-e-s indépendante, la clé de répartition au niveau fédéral parle un autre langage: les associations d'employé-e-s et associations professionnelles indépendantes sont nettement sous-représentées dans les commissions et les organes extraparlementaires.

Le Conseiller aux Etats zurichois avait déjà déposé une interpellation au Parlement en été 2019 pour dénoncer cette situation. Au printemps 2021, une motion a suivi dans le but d'obtenir une révision de la loi sur l'organisation du gouvernement et de l'administration de sorte qu'à l'avenir, des mises au concours ouvertes et des nominations de remplacement pour la composition des commissions extraparlementaires puissent avoir lieu. «La politique sociale et du marché du travail en Suisse doit tenir compte des intérêts de l'ensemble des employé-e-s», ajoute Daniel Jositsch. «Cela comprend aussi bien les employé-e-s du secteur secondaire et les employé-e-s des entreprises liées à la Confédération que les professionnel-le-s du secteur des services et des professions du savoir – des employé-e-s aux travailleurs-euses de plateformes (gig worker) ou des indépendant-e-s.»

Obtenir un changement

Les interpellations ont déjà porté leurs fruits à la fin de l'année passée. «Nous avons exercé une pression suffisamment forte sur le système politique pour obtenir un changement», constate Daniel Jositsch avec satisfaction. «En octobre 2021, nous avons conclu un accord avec l'Union syndicale suisse, aux termes duquel l'USS nous cède des sièges dans les commissions qui sont d'une importance majeure pour nos membres et nos groupes d'intérêts.» Ainsi, dès 2022 et jusqu'au renouvellement général des commissions fédérales en 2023, la Société des employés de commerce accédera progressivement à la Commission tripartite fédérale pour les mesures d'accompagnement (libre circulation des personnes), à la Commission de l'AVS ainsi qu'au Conseil d'administration de compenswiss (Fonds de compensation AVS/AI/APG). A noter que la Société des employés de commerce est déjà activement représentée au Conseil de la SUVA ainsi qu'à la Commission fédérale pour les questions féminines.

Souligner le pluralisme de notre société

Et à juste titre: avec plus de 41 500 membres, la Société des employés de commerce est la plus grande association d'employé-e-s dans le domaine commercial et de la gestion. Elle est aussi la seule organisation active dans le commerce de détail à entretenir un partenariat social avec tous les principaux acteurs conventionnés (Migros, Coop, Lidl, Globus, Valora). Associée à son alliance politique «la plate-forme», elle représente plus de 88 000 professionnel-le-s. Et, avec ses quelque 40 conventions collectives de travail nationales et régionales, elle représente environ 700 000 employé-e-s dans l'ensemble de la Suisse. Les nouveaux sièges obtenus dans les commissions et organes extraparlementaires marquent une étape importante pour l'association: ils soulignent le pluralisme de notre société et contribuent à une représentation juste et équilibrée de toutes les personnes actives dans le processus politique.