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Son métier est sa passion
Assistante du CEO de l’entreprise industrielle Huber+Suhner AG, Corinne Giannini aime son travail qui lui permet de travailler de manière autonome, de disposer d’un cahier des charges varié et de rencontrer de nombreuses personnes.
La vue depuis son bureau est ma-gnifique. Quand elle regarde par la fenêtre, Corinne Giannini voit le lac de Pfäffikon, l’Oberland zurichois et les Alpes glaronaises. Mais son em-ploi du temps ne lui permet pas de pro-fiter longuement de la vue. Séances, coordination de rendez-vous, rédaction de textes, entretiens avec son supérieur, recherche de workshops, réservation de voyages: son travail quotidien d’assis-tante de direction est des plus intensifs.
Son poste d’assistante de direction s’intitule aujourd’hui Personal Assistant to CEO. Ce jour-là, son chef est en vacances et Corinne Giannini est fidèle au poste. Autrefois, les assistant-e-s de direction prenaient leurs vacances en pareille circonstance. Mais les temps ont changé et le métier a évolué. «Nous n’effectuons plus des tâches à court terme confiées par un chef, nous travaillons de manière très autonome.» Désormais, Corinne Giannini participe à la préparation de la confé-rence de presse du bilan, organise des meetings et des voyages.
Les assistant-e-s de direction sont en réalité des responsables de projet qui gèrent des événements, veillent à ce que tout fonctionne, maîtrisent la gestion du temps et coordonnent tous les ac-teurs d’un projet, d’une rencontre ou d’un événement. C’est bien cette auto-nomie que Corinne Giannini apprécie particulièrement dans son travail.
Enthousiasme
Lorsqu’elle parle de son métier, il est clair que ses tâches lui correspondent parfaitement. Les histoires qu’elle raconte avec enthousiasme sur son travail, sur les rencontres qu’elle fait, sur les conversations auxquelles elle participe et sur les meetings qu’elle organise font l’effet d’un feu d’artifice. «J’assume une fonction de plaque tournante au sein de l’entreprise. Beaucoup d’informations me parviennent. Je sais qui fait quoi et qui est responsable de quoi. C’est à la fois passionnant et enrichissant».
Corinne Giannini a effectué un apprentissage de commerce au sein d’une entreprise technico-commerciale. Elle a ensuite été collaboratrice dans le domaine de la vente et des achats. Au cours des trois années qui ont suivi son apprentissage, elle a pu se familiariser avec des tâches très différentes. Son chef d’alors l’encourageait à se perfectionner: elle s’est ainsi décidée à suivre la formation d’assistant-e de direction. La voie était ainsi tracée et le choix était le bon. Son brevet fédéral en poche, Corinne Giannini pouvait s’épanouir en assumant des tâches qui lui correspondaient. Au cours des trois années qui ont suivi l’obtention de son titre, elle a travaillé pour le compte de divers employeurs, pratiquement tous du domaine industriel (à quelques excep-tions près), et a pu se confronter à toutes les cultures d’entreprises.
«J’ai eu moins d’affinités dans le domaine des banques et des assurances», confie-t-elle. «Mon monde, c’est celui de l’industrie». Elle aime voir comment les produits sont créés, connaître leur utilité et savoir comment ils modifient notre quotidien. Son poste actuel remplit pleinement ses attentes: la télécommunication, les réseaux, la production de cables sont des domaines qui l’intéressent. Elle apprécie aussi la collaboration interdisciplinaire. Enfin, elle s’entend bien avec les personnes avec qui elle travaille: «Ce sont des gens qui ont l’esprit pratique et ça me convient bien».
Compétences psychologiques
Lorsqu’on l'interroge sur les compétences indispensables à l'exercice de sa fonction, la réponse fuse: «talent organisationnel, aptitude à travailler en réseau, confidentialité et compétences psychologiques». Il faut aller à la rencontre des gens, jongler avec différents acteurs, savoir qui sait faire quoi. C’est un avantage, lorsqu’un-e assistant-e de direction reste longtemps en poste. Ce qui est vrai pour de nombreuses professions l’est encore plus dans sa fonction: pour une entreprise, le départ de l’assistant-e d’un-e CEO implique une perte de savoir-faire et la perte d’un acteur clé du réseau interne de l’entreprise.
On entend souvent que l’assistant-e de direction est le bras droit d’un-e CEO. Les deux collaborent étroitement. L’assistant-e de direction gère son agenda, doit être au courant des affaires importantes et attirer l’attention sur la gestion du temps, sur les éventuels oublis, fournir des informations de base utiles à de nombreuses personnes et se souvenir de multiples choses susceptibles d’être oubliées. Mais cela ne fonctionne selon elle que dans un climat de confiance. «Une certaine alchimie est nécessaire pour que je puisse donner le meilleur de moi-même».
Un-e CEO et son assistant-e de direction forment une équipe soudée. Cela a d’ailleurs des répercussions sur le marché du travail. Lors d’un changement de direction, une certaine incertitude prévaut pour l’assistant-e de direction qui occupe le poste. Il faut de toute manière s’habituer à la nouvelle personne. Il arrive aussi qu’un-e CEO prenne son assistant-e de direction «dans sa valise». Corinne Giannini a vécu tous les cas de figures possibles au cours de son parcours: se réorienter, partir et rester.
It’s a men’s world. Corinne Giannini a l’habitude de travailler avec des hommes et cela ne la dérange pas. «Je n’ai pas fait de mauvaises expériences. Les professions industrielles sont majo-ritairement occupées par des hommes». De son côté, elle occupe une fonction très féminine: les assistants de direc-tion sont rares. Ceci reflète une vision traditionnelle de la répartition des rôles. Mais surtout, il semble que les hommes n’aient pas réalisé que le rôle de prestataire de service ne correspond plus à la profession d’assistant-e de direction: les temps qui voyaient une secrétaire en chef soutenir son supérieur hiérarchique sont révolus. Il s’agit au-jourd’hui de rapports professionnels entre deux personnes qui dépendent l’une de l’autre de manière égalitaire. Il se peut qu’on rencontre à l’avenir davantage d’assistants de direction et de femmes occupant des postes de direction. C’est ce vers quoi nous tendons, mais il faudra s’armer de patience.
Première publication : 15.1.2019
Mise à jour : 27.01.2022
«Je sais qui fait quoi et qui est responsable de quoi. C’est à la fois passionnant et enrichissant.»Corinne Giannini