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Nouvelle enquête de la plateforme montre: l'IA rend nécessaire une stratégie globale de développement des connaissances
11.11.2024 – Dans le monde du travail, l’évolution technologique liée à l’intelligence artificielle (IA) entraîne des mutations rapidement et en profondeur. Les métiers de service et de la connaissance sont particulièrement concernés. Afin que la mise en œuvre de l’IA dans les entreprises soit faite de manière durable, il faut une stratégie globale de développement des compétences en la matière dans le monde du travail. C’est ce que montre la dernière enquête de la plateforme.
La plateforme est l’alliance politique de huit associations d’employé-e-s et associations professionnelles indépendantes. Elle s’intéresse notamment à l’impact des évolutions technologiques sur le monde du travail, qu’il s’agisse de la transition numérique au sens large ou de l’IA en particulier. Comme les métiers de service et de la connaissance sont particulièrement concernés par l’IA dans le monde du travail d’après des études scientifiques, la plateforme a mené une enquête auprès de ses quelque 85 000 membres sur leur attitude, leur utilisation et leurs compétences en matière d’IA sur le lieu de travail. Les résultats offrent un aperçu précieux des perceptions et des défis des professionnel-le-s suisses. «Etant donné que les évolutions technologiques engendrées par l’IA ne sont souvent considérées que d’un point de vue technique et fonctionnel, il est indispensable pour la plateforme de se pencher sur les défis sociaux, économiques et politiques liés à l’IA», déclare Ursula Häfliger, directrice de la plateforme.
La fonction et le niveau de formation influencent l’attitude à l’égard de l’IA
Les résultats de l’enquête montrent que les métiers de la connaissance sont déjà fortement concernés par l’IA dans le monde du travail. L’attitude à l’égard de l’IA dépend dans une large mesure de la fonction professionnelle et du niveau de formation: alors que les personnes occupant des fonctions cadres et disposant d’un diplôme de l’enseignement supérieur voient de grandes opportunités dans l’utilisation de l’IA, notamment pour l’économie (cf. graphique 1). Les personnes moins bien formées sont plus sceptiques. En parallèle, les scénarios relatifs aux effets négatifs de l’IA sur la société trouvent un plus grand écho auprès des personnes mieux formées. Des thèmes tels que l’influence sur les débats publics, la possibilité d’une diminution des contacts sociaux et la surveillance généralisée sont cités en tant que défis.
Malgré une utilisation très répandue, il existe un grand besoin de compétences en matière d’IA
Environ la moitié des personnes interrogées (48%) utilisent l’IA (générative) dans le cadre de leur travail, tandis que 32% déclarent ne pas l’utiliser. Les 20% restants sont indécis ou ne donnent aucune réponse à ce sujet. Ce sont surtout les jeunes et les personnes occupant des fonctions supérieures qui misent de plus en plus sur l’utilisation de l’IA. «Les applications basées sur l’IA qui sont faciles d’accès sont certes déjà souvent utilisées au travail, mais il existe un grand besoin de plus de savoir-faire en matière d’IA pour le travail de chacun-e», explique Ursula Häfliger.
Le fait est que 80% des personnes interrogées ont besoin de plus de connaissances et de compétences afin de pouvoir intégrer efficacement l’IA dans leur travail (cf. graphique 2). Ce besoin est particulièrement ressenti par les personnes occupant des positions avec peu de responsabilité. Qui plus est, seul un tiers des personnes n’occupant pas de fonction d’encadrement pensent que leurs supérieur-e-s hiérarchiques sont suffisamment informés sur l’IA. Les cadres sont tout aussi sceptiques quant aux connaissances de leurs collaborateur-trices.
Ni stratégie ni soutien dans les entreprises
L’un des résultats clés de l’enquête est que seuls 23% des entreprises disposent d’une stratégie claire en matière d’IA. Il existe une grande incertitude à cet égard, en particulier chez les cadres inférieur-e-s et moyen-ne-s. De surcroît, les collaborateurs-trices ne sont pas suffisamment préparés à l’utilisation de l’IA: il manque aussi bien des directives sur l’utilisation et des offres de formation continue que des pistes d’intégration de l’IA dans l’optimisation des processus.
Comparaison avec le BaromètreNumérique de 2024
Le BaromètreNumérique de la Mobilière mesure chaque année l’état d’esprit de la population suisse en ce qui concerne la numérisation. En 2024, l’accent était mis sur l’IA. A des fins de comparaison, la plateforme a repris huit questions sur la numérisation et l’IA du BaromètreNumérique. Les résultats montrent que les personnes exerçant des métiers de service et de la connaissance ont une attitude nettement plus progressiste que l’ensemble de la population suisse pour ce qui est de la numérisation et de l’IA. En effet, si les membres de la plateforme interrogés évaluent le degré de numérisation de leur travail en moyenne à 7,3 points sur 10, cette valeur ne se situe qu’à 5,6 pour l’ensemble de la population. De plus, 57% des personnes interrogées dans le cadre de l’enquête de la plateforme ont une attitude positive par rapport à l’IA, contre seulement 35% pour l’ensemble de la population. L’utilisation de l’IA sur le lieu de travail est également plus répandue chez les membres de la plateforme interrogés: seuls 24% déclarent ne jamais utiliser l’IA (générative) étant donné qu’ils n’en ont pas besoin dans leur travail, contre 46% pour l’ensemble de la population.
La plateforme tiendra compte de ces résultats dans son travail politique futur et continuera de s’engager pour que les personnes travaillant dans les métiers de service et de la connaissance soient préparées à tous les aspects de la transformation numérique. Cela nécessite un développement inclusif et axé sur le marché du travail de leurs compétences en matière d’IA.
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Communication
Société suisse des employés de commerce